L’édito du Coco 70

C’est donc la Suède qui remporte le concours Eurovision 2015. Après la tornade Conchita Wurst qui a porté le concours à un niveau de médiatisation jamais atteint, l’Eurovision revient à ses fondamen- taux, la chanson pop à la sauce scandinave. C’est loin d’être une surprise, tant Måns Zelmerlöw était le favori de cette édition. Et pourtant …
Introduit en 2009, le 50-50 jury-télévote vient de connaître son premier raté. Car si Måns gagne, il le doit aux jurés professionnels qui ont descendu la chanson italienne. « Grande amore » manquait-elle à ce point de qualités pour que ces jurés la positionnent à une 6ème place qui lui ôtait toute chance, en cumulant avec le télévote, de gagner le concours ? Ces fameux jurés professionnels sont-ils si professionnels que ça ? On peut en douter quand on note que les cinq jurés azéris ont tous classé la chanson arménienne dernière et que les cinq jurés arméniens ont fait de même avec la chanson azérie. Ça ne semble pas gêner l’UER, qui a préféré s’en prendre aux jurés du Monténégro et de la Macé- doine. On attendait des jurés professionnels qu’ils remarquent les chansons de qualité susceptibles d’être difficiles et peu accessibles au public, et qu’ils atténuent les votes de voisinage et de diasporas. Ils le font, mais pas suffisamment. Et dans certains pays leurs choix sont très contestables voire douteux.
Reste qu’avec les bons résultats accumulés depuis 2011 (deux fois gagnant, deux fois 3ème, et une fois 14ème), la Suède règne désormais sans partage sur le concours. Comme l’Irlande dans les années 90. Petit à petit, depuis quelques années, la Suède a imposé son style et son format au concours et on peut se demander si l’Eurovision d’aujourd’hui n’est pas, finalement, qu’un Melodifestivalen géant. Est-ce un bien ? Pas sûr. Certes le show est époustouflant, mais en suivant ce modèle suédois, l’Eurovision perd aussi un peu de son intérêt en ne couvrant pas la diversité musicale actuelle du continent européen. Pas de rock, pas de hip-hop, pas de musique électronique entre autres. Il ne reste que le la guimauve, vaguement scandinave, sans saveur, qui a peu de chance de séduire un large public ou même un public jeune. Il y avait cette année beaucoup de chansons qui se ressemblaient. Trop. Il serait bon que le concours revienne à un peu plus de variété dans les styles musicaux qu’il nous propose et qu’il innove. C’est risqué sans doute, mais les exemples de la Belgique et de la Lettonie montrent que ça peut payer.
Nous irons donc à nouveau en Suède, et ce sera Stockholm trois ans après Malmö. Avec six trophées les Suédois talonnent les Irlandais quant au nombre de victoires et à n’en pas douter il y a de bonnes chances qu’au cours des prochaines années ils égalent ce record et même le dépassent. C’est l’ambition avouée de Christer Björkman, leur chef de délégation.
Et la France ? Comme d’habitude, elle ressort en charpies du concours. On peut se demander ce qu’il faut faire pour être bien classé à ce fichu concours. Nous n’avons, à nouveau, pas choisi la chanson qu’il fallait. Pourtant, la France n’a pas démérité et Lisa Angell nous a fait honneur sur la scène du Wiener Stadthalle, avec une mise en scène magnifique, qui a d’ailleurs été saluée par la presse présente sur place. Oui la France a bossé, et ça c’est encourageant.
Pour autant, que signifie cette triste 25ème place ? Pas grand-chose en fait, car la configuration de ce concours 2015 intensifie un phénomène qu’on observe depuis plusieurs années : au-delà du Top 10 le classement n’a plus aucune signification. En effet, cette année, les neuf premiers du classement ont engrangé 80% des points ne laissant aux 18 autres que des miettes. Et à ce petit jeu, sans voisin amical, sans diaspora, nous n’avions aucune chance de figurer honorablement au classement. Certes on peut s’estimer heureux d’avoir glané quatre points quand l’Allemagne et l’Autriche, avec des chansons plus actuelles que la nôtre, n’en n’ont eu aucun. Mais que signifie notre classement comparé à celui de l’Arménie, 16ème, de l’Albanie, 17ème, ou de la Grèce, 19ème, qui ne doivent leurs points qu’à leurs amicaux voisins et/ou leurs diaporas ? Rien. C’est comme ça que ça fonctionne à l’Eurovision. Une dizaine de chansons sortent du lot et globalement occupent le premier tiers du classement. Ensuite des critères, qui n’ont rien d’artistiques, permettent de départager les autres. Bref s’attarder sur ce classement est inutile. La question est de savoir comment enfin accrocher le Top 10, ce que nous n’avons pas fait depuis 2009.
En attendant, Måns Zelmerlöw s’est lancée dans une grande tournée européenne post-Eurovision, ce qui est extrêmement rare pour un lauréat du concours. Certes, à la différence de la plupart de ses prédécesseurs, avec quatre albums, il a de la matière et un répertoire bien fourni. Il n’empêche que cette initiative doit être saluée et on espère que les futurs gagnants suivront cet exemple. Måns a fait un arrêt remarqué à Paris le 3 octobre. Ce fut l’occasion pour un public nombreux, et pas spécialement eurofan, de faire sa connaissance, et pour nous d’avoir la confirmation que Måns Zelmerlöw n’est pas un artiste de toc mais bien une bête de scène.
Farouk Vallette
Image à la une : Il Volo, ©Farouk.Vallette

Le numéro 69 est sorti

Sommaire :
p.3 : L’édito du rédac-chef
pp.4-5 : Previews 2015, Lisa Angell, reine de la journée
p.5 : le billet du président
pp.6-9 : Petite Histoire de l’Autriche à l’Eurovision
pp.10-13 : Eurovision in Concert 2015, le Concours avant le Concours
pp.14-48 : Présentation des quarante candidats du Concours Eurovision 2015
p.49-51 : L’Eurovision fête ses 60 ans à Londres
Image à la une : Eurovision in Concert 2015, ©Farouk.Vallette

L’édito du Coco 69

Encore quelques jours et le concours Eurovision 2015 aura livré sa vérité. Conchita Wurst va remettre sa couronne et son sceptre à un nouveau gagnant qui ne devrait pas (sauf énooorme surprise) être Autrichien. Son règne aura sans doute été le plus flamboyant et le plus exceptionnel de toute l’histoire de l’Eurovision et son successeur, quel qu’il soit, aura du mal à prendre sa suite. Déjà les bookmakers s’activent et des noms circulent avec une tendance laissant entendre qu’on a de bonnes chances de retourner nous les geler dans le nord.
La Suède est (encore) le gros favori de ce concours. Notre camarade Ethan ne disait pas autre chose dans le podcast 49 du site Eurovision69.com : « Måns n’avait pas fini de chanter dans sa demi-finale qu’on savait déjà qu’il gagnerait le Melodifestivalen, qu’on savait déjà que la première place du concours lui était quasiment promise. C’est une performance qu’on peut comparer à celle de Rybak, de Loreen ou d’Emmelie de Forest. Evidemment rien n’est jamais joué d’avance. On n’est pas à l’abri d’une prestation azérie magique, elle aussi, mais ça sent quand même très bon pour Stockholm 2016 ».
La dynamique du concours est clairement dans le nord, car, outre la Suède, la Norvège a elle aussi de solides arguments à faire valoir. En effet la ballade de Mørland & Debrah Scarlett est magique et envoutante et surtout terriblement accrocheuse. N’oublions pas les Finlandais de Pertti Kurikan Nimipäivät, qui, du fait de leur handicap, pourraient attirer vers eux un grand nombre de votes de sympathie, même si la chanson, décalée et résolument punk, fait dresser les cheveux sur la tête de tout eurofan normalement constitué. Enfin, même si les Danois ne sont pas favoris pour la victoire, beaucoup pensent que leur chanson pop et joyeuse, très sixties, devrait accrocher le Top 10.
D’autres pays du nord (mais plus à l’est) sont cités. La Russie d’abord, nouvelle valeur sûre de l’Eurovision. Que voulez-vous les russophones sont partout ! Demandez aux Ukrainiens… Et même si elle ne gagne pas, personne n’imagine que la Russie puisse être en dehors du Top 10. La dernière fois que ça s’est produit c’était en 2011 avec une chanson bien moins bonne que celle que nous propose Polina Gagarina cette année. Ensuite, juste à côté de la grande Russie, la petite Estonie a de quoi défendre ses chances. La chanson pop d’Elina Born & Stig Rästa plait beaucoup et elle devrait être haut, très haut et pourquoi pas sur la plus haute marche du podium.
Si vous avez envie de vivre un Eurovision 2016 dans un pays ensoleillé alors il faut mettre vos espoirs dans deux pays du sud, qui sont en plus voisins, l’Italie et la Slovénie. Depuis qu’elle est revenue en 2011, tout le monde rêve de vivre un Eurovision en Italie et avec Il Volo nos voisins transalpins envoient une chanson qui n’est pas ce qu’il y a de plus actuel mais qui est à la fois puissante et mélodieuse, portée par trois garçons qui ont prouvé qu’ils savent chanter en live. Plus modeste, la Slovénie fait plutôt figure d’outsider. Le duo de Maraaya (trio si on rajoute la danseuse qui s’excite sur son violon imaginaire) a des atouts avec une chanson sophistiquée et une voix de blues comme on les aime depuis Adele et Duffy.
N’oublions pas les petits nouveaux, les Australiens, invités surprise de cette édition. Avec un titre pop aux sonorités groove très dansant et surtout très accessible (dans le style de Bruno Mars), Guy Sebastian pourrait créer une sacré surprise et un sacré buzz s’il remportait de concours.
Pour finir je ne peux m’empêcher de parler de la Belgique. Nos voisins d’outre-Quiévrain ont choisi le tout jeune Loïc Notet pour les représenter avec ce qui est sans doute la chanson la plus actuelle de ce concours, puisée dans d’univers de la Britannique Lorde.
Et la France me direz-vous ? Disons qu’après trois gros échecs, notre pays est sans doute un peu groggy. Il est donc en convalescence, comme une bonne partie du Big 5 d’ailleurs. La France vient chercher à Vienne une bonne place, un bon classement qui lui donnerait une nouvelle dynamique. Elle veut convaincre le public européen, qui nous boude, lui donner envie de voter pour nous et parvenir dans un avenir proche à enfin accrocher cette victoire qui nous fuit depuis 1977. Lisa Angell a du talent et une belle voix. Sa ballade est magnifique. Alors pourquoi pas une bonne place ?
Le reste du cru 2015 semble plutôt mou. Jamais on n’a autant chanté de ballades ou de chansons aux rythmes lents. Peu de prise de risque, peu d’originalité aussi. On a un concours lisse et petit à petit le côté enlevé et entraînant de l’Eurovision est en train de s’éteindre. Bref tout est de plus en plus formaté.
Et puis on n’a jamais autant chanté en anglais. Seuls six pays chantent intégralement dans leur langue. Le concours s’uniformise. Au point de devenir le British Song Contest comme dit Marianne James (qui commentera avec Stéphane Bern le concours sur France 2) ? Un peu sans doute. Ça nous manque de ne plus entendre de grec, d’estonien ou de néerlandais (certains me diront que pour le néerlandais je pousse un peu). On ne peut que féliciter les pays qui continuent de chanter dans leur langue.
Alors … Suède ? Norvège ? Estonie ? Italie ? ou encore Australie ? Actuellement ce sont les titres qui sortent du lot. Mais nous ne connaissons pas encore les mises en scène et les cartes risquent d’être complètement rebattues dès les premières répétitions, et peut-être qu’on verra, comme l’an passé, émerger un ou deux titres qui pour le moment sont passés inaperçus. C’est la magie de l’Eurovision.
Farouk Vallette
Image à la une : Edsilia Rombley, Guy Sebastian et Cornald Mass (Eurovision in Concert 2015), ©Farouk.Vallette

Le numéro 68 est sorti

Sommaire :
p.3 : L’édito du rédac-chef
pp.4-5 : Deviner qui vient dîner ? L’Australie invitée surprise de l’Eurovision 2015
p.5 : Le billet du Président
pp.6-11 : Lisa Angell réalise son rêve : Représenter la France à l’Eurovision
pp.12-14 : Conchita les a rendus Crazy, Conchita Wurst en vedette au Crazy Horse
pp.15-19 : La Playlist du Coco
pp.20-27 : Au pays de Wiwi, le phénomène Wiwi Bloggs
pp.28-29 : Le Top 10 ans
pp.30-36 : Eurovision Junior 2014, Une belle réussite
pp.37-39 : Eurovision Gala Night 2014, La grande classe
Image à la une : Capture d’écran, ©Eurovision.tv

L’édito du Coco 68

« Australia, twelve points ». Ces quelques mots, nous avons des chances de les entendre pendant l’interminable cérémonie des votes du concours Eurovision 2015. Car oui, l’Australie va participer à l’Eurovision ! Mais l’Australie n’est pas en Europe… Non. A moins, comme cela avait été fait l’an passé au cours d’une séquence très drôle, de déplacer l’île pour l’amener au voisinage de l’Angleterre.
L’UER a donc surpris tout son monde en annonçant début février que l’Australie serait le 27ème participant de la grande finale de l’Eurovision 2015. Et elle ne déboule pas au concours par l’entrée de service, c’est par la grande porte avec les deux battants ouverts, car en plus elle votera pour les deux demi-finales (ce qui nous permettra d’apprécier le poids des diasporas installées du côté de Sydney). L’Australie est invitée uniquement pour cette édition 2015 et ne devrait pas revenir en 2016. Sauf si elle gagne, ce qui n’est pas impossible, les bookmakers en ayant déjà fait l’une des favorites de cette année avant même que la chanson ne soit connue. L’UER compte développer ainsi un nouveau concept en invitant une nation extra-européenne chaque année. Pourquoi pas ? On peut imaginer que l’Afrique du Sud pourrait suivre, ce qui est plutôt sympathique. Ne versons pas non plus dans l’angélisme. Derrière cette idée géniale il y a sans doute une histoire de gros sous et à n’en pas douter, la chaîne australienne SBS a dû payer très cher son ticket d’entrée.
Si l’arrivée de l’Australie est plutôt intéressante, elle alourdit un peu plus la grande finale, passée en quelques années de 24 ou 25 chansons à 27 et chacun reconnaît que c’est trop. L’UER peut-elle revenir à 25 voire 23 finalistes ? Techniquement ça rendrait la finale un peu plus digeste, mais il faudrait diminuer le nombre de tickets d’entrée accessibles à la grande finale, via les deux demi-finales, et là diplomatiquement ça ferait grincer des dents, surtout quand on essaye de faire revenir d’anciens participants qui ont déserté le concours.
Cette annonce prouve en tout cas que l’UER cherche à faire évoluer le programme et le concept de l’Eurovision. On aurait aimé que ça évolue aussi vers plus de transparence, car cette arrivée impromptue tombe un peu comme un cheveu sur la soupe puisque les autres pays avaient jusqu’à fin octobre, dernier délai, pour finaliser leur inscription alors que l’Australie arrive la bouche en cœur en février.
L’Europe de son côté a les yeux rivés sur les différentes sélections nationales qui se déroulent aux quatre coins du continent. Les formats de ces sélections sont variés. On a d’abord la sélection nationale simple avec un programme unique. Il y a ensuite les sélections à épisodes avec éliminatoires, demi-finales, repêchages et grandes finales. Visiblement cette formule de type Melodifestivalen a fait des émules en Europe avec A Dal (Hongrie), UMK (Finlande) ou encore Supernova (Lettonie). Les chaînes de télé n’étant pas gérées par des philanthropes, on peut supposer que ce type de programme est populaire dans les pays en question. Et puis il y a ceux qui se distinguent en sélectionnant l’artiste et la chanson séparément, ce qui semble une aberration.
Les eurofans sont donc très occupés les week-ends et parfois les choix sont cruels. Le samedi 14 mars ce sera sans doute un crève-coeur de devoir choisir entre la grande finale suédoise du Melodifestivalen, et la sélection norvégienne, le Melodi Grand Prix. L’hiver est cette saison au cours de laquelle l’eurofan n’a plus de vie sociale et vit pratiquement 24 heures sur 24 avec un écouteur connecté à son ordinateur portable pour écouter les dizaines, que dis-je, les centaines de chansons qui encombrent toutes ces sélections nationales. Car avec internet, la plupart de ces titres sont connus avant la diffusion télévisée de la sélection et nos amis eurofans ont donc viré de leur ipod les Pharrell Williams, Rihanna et autres One Direction, pour faire de la place à tous ces chefs-d’œuvre téléchargés sur tout le continent et qu’ils écoutent en boucle dans l’espoir de déceler celui qui va remporter sa sélection nationale et pourquoi pas le concours.
Il n’y a pas de chanson française dans ce paquet de chansons, car France Télévisions a préféré ne pas reconduire la sélection télévisée de l’an passé et faire son choix en interne. C’est donc Lisa Angell, avec une chanson sur les horreurs de la guerre « N’oubliez-pas » qui a été choisie. Cette chanson est aussi une chanson d’espoir, et l’espoir pour les eurofans français c’est de remporter enfin l’Eurovision ou au moins d’y être bien classé. Retrouver les joies du Top 10, savourer l’angoisse d’une cérémonie des votes où la France serait au « coude à coude » pour la victoire avec deux ou trois autres pays sont sans doute les émotions que chacun de nous aimerait vivre le 23 mai prochain. Lisa Angell nous l’a promis, elle donnera tout pour que ça arrive.
Farouk Vallette

Le numéro 67 est sorti

Sommaire :
p.2-3 : L’édito du rédac-chef
p.4 : Le billet du Président
p.5 : Souvenirs de Copenhague
pp.6-9 : Conchita Wurst, Queen of Europe
pp.10-11 : Les Linottes Bataves Créent la Surprise
pp.12-15 : Les Tops et les Flops
pp.26-23 : Concours Eurovision 2014 : Résultats et Commentaires
pp.24-27 : La Folle Semaine des Twin Twin
pp.28-29 : Coup de Gueule : L’Ordre de Passage en Question
pp.30-33 : Les Années France 2
pp.34-35 : La Playlist du Coco
Image à la une : Conchita Wurst, ©Farouk.Vallette

L’Eurovision pour les nuls ou le petit lexique de l’Eurovision

L’Eurovision est un petit monde avec ses codes et surtout son langage. Il est possible qu’en lisant les différents articles de ce site vous n’ayez pas compris certains termes ou certains mots. Voici un petit lexique alphabétique des mots clés de l’Eurovision qui vous permettrons de comprendre mieux, si vous êtes néophyte, comment fonctionne le plus grand concours de chansons au monde qu’est l’Eurovision.

Abba
Abba est un groupe suédois composé d’Agnetha Fältskog, Anni-Frid Lyngstad, dite « Frida », Benny Andersson et Björn Ulvaeus. Il a remporté le concours Eurovision pour la Suède en 1974 et est devenu en quelques années l’un des plus grands groupes pop de l’histoire, ayant vendu près de 160 millions de disques dans le monde entier. Le groupe s’est séparé en 1982 après une carrière active essentiellement entre 1974 et 1981. Les membres d’Abba sont, avec Céline Dion, les artistes ayant connu la carrière la plus prestigieuse parmi les lauréats du concours.

Australie
L’Australie n’est pas en Europe mais participe au concours Eurovision, comme Israël. Pour participer au concours il faut être membre de l’UER. Ainsi le Maroc a participé au concours en 1980 et le Liban s’est inscrit en 2005 avant de se retirer au dernier moment.
L’Australie diffuse le concours depuis 1983 et le programme y est très populaire. Elle fut invitée à l’interval act en 2014 et l’année suivante pour fêter les 60 ans du concours elle fut invitée à participer à la grande finale comme concurrente. Depuis 2016 elle participe comme tout candidat non-membre du Big 5. En cas de victoire australienne, le concours doit avoir lieu l’année suivante dans un pays européen et l’émission est produite en coopération entre le diffuseur national du pays et la chaîne australienne SBS.

Big 5
Chaque pays participant apporte une contribution financière en fonction de son importance et du nombre potentiel de téléspectateurs. Parmi les concurrents, les quatre plus gros contributeurs historiques étaient la France, le Royaume Uni, l’Espagne et l’Allemagne et de par leur statut ils furent dispensés de demi-finale et directement qualifiés pour la finale. On les appelait le Big 4. Ils ont été rejoints en 2011 par l’Italie et le Big 4 est devenu Big 5.

Céline Dion
Céline Dion est une chanteuse québécoise qui a remporté l’Eurovision en 1988 pour la Suisse. Sa carrière a ensuite explosé et elle est devenue l’une des plus grandes chanteuses internationales, connue désormais dans le monde entier. On estime de nombre de disques qu’elle a vendus de 200 à 230 millions Avec Abba elle est l’une des artistes ayant connu la carrière la plus prestigieuse parmi les lauréats du concours.

Concours Junior
Le Concours Eurovision de la chanson Junior, est organisé depuis 2004. Il est réservé aux enfants âgés de moins de 16 ans, âge minimum pour être autorisé à participer au Concours Eurovision de la chanson. Il fonctionne suivant le même principe que l’Eurovision pour les adultes, mais il n’y a pas de demi-finale, car le nombre de participants est en dessous de 20. Il est diffusé en novembre. La France y a participé pour la première fois en 2004. Elle y est revenue en 2018 et a terminé seconde.

Demi-finales et Finale
Pour faire face à un nombre sans cesse croissant de participants, le nombre moyen d’inscrits au concours dépassant quarante, l’UER a introduit en 2004 un système de demi-finales télévisées qu’il a modifié en 2008, passant d’une demi-finale à deux demi-finales. Tous les pays participants, sauf le pays organisateur et le Big 5, sont répartis en deux demi-finales, diffusées le mardi et le jeudi qui précèdent la grande finale du samedi et où de 15 à 18 pays s’affrontent. Les dix premiers de chaque demi-finale sont qualifiés pour la finale qui regroupe 26 pays (les vingt qualifiés plus le Bg 5 et le pays organisateur). Les pays éliminés en demi-finale peuvent néanmoins voter pour la finale. Depuis l’introduction des demi-finales, parmi les pays participant régulièrement au concours, seules la Russie, l’Ukraine et la Roumanie se sont toujours qualifiées pour la finale.

Douze points
Depuis 1975, le système de vote est le suivant. Chaque pays vote en classant les dix chansons qu’il préfère auxquels il va attribuer ses points. Il ne peut évidemment pas voter pour lui. Le dixième reçoit 1 point, le neuvième reçoit 2 points et ainsi de suite jusqu’au troisième qui reçoit 8 points. Ensuite le second reçoit 10 points et le premier 12 points. Il y a deux votes par pays qui comptent donc chacun pour la moitié du vote de chaque pays : D’abord le vote d’un jury composé de professionnels. Ces votes sont énoncés par un porte-parole. Seul le pays recevant 12 points est annoncé, les autres votes sont donnés à l’écran. Les points sont donnés en anglais ou en français, les deux langues officielles de l’Eurovision. Le second vote est celui des téléspectateurs. Les votes des téléspectateurs établis dans chaque pays selon le même principe que le jury, sont additionnés par les scrutateurs et annoncés du dernier au premier ce qui permet de maintenir le suspense jusqu’au bout.

Eurofans
Les Eurofans sont les fans ou les amateurs de l’Eurovision. Ils sont majoritairement européens, mais on en trouve aussi beaucoup en Australie, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud.
Le terme Eurofans désigne aussi l’association OGAE France.

Eurovision
Le concours Eurovision de la chanson, appelé la plupart du temps l’Eurovision, est un concours de chanson télévisé mettant en compétition une quarantaine de pays. Le concours est organisé depuis 1956 par l’UER, et diffusé en Europe et dans le monde entier. On estime le nombre de téléspectateurs à 200 millions pour la grande finale. Le programme est diffusé traditionnellement en mai, un samedi, en soirée de 21h à minuit trente. C’est le plus ancien programme télévisé au monde et le concours de chanson le plus connu.

France Télévision
France télévision est le diffuseur français de l’Eurovision. Il choisit le représentant français au concours, généralement selon un processus interne. La finale du concours est diffusée sur France 2 depuis 2015. Auparavant elle l’était sur France 3. Le diffuseur français est tenu de diffuser l’une des demi-finales. Il le fait habituellement sur France 4 ou France Ô.

Gagnants
De 1956 à 2016, 27 pays ont remporté le prix pour un total de 64 gagnants. A partir de 1957 chaque pays reçoit des points de ses concurrents et c’est celui qui a reçu le plus grand nombre de points qui est déclaré vainqueur. 64 gagnants, alors qu’il n’y a eu que 61 concours ? Oui, car en 1969 quatre pays (Royaume Uni, Espagne, France et Pays-Bas) ont terminé à égalité de points et ont partagé le prix. L’Irlande compte le record du nombre de victoires (7) devant la Suède (6), la France, le Luxembourg et le Royaume Uni (5), et les Pays-Bas et Israël (4). En cas d’égalité de points, on départage les ex-aequo en comptant le nombre de votes, et le nombre de 12 points, 10 points et 8 points. C’est un système de ce type qui a permis de départager Suède et France en 1991, unique fois où deux pays totalisaient un nombre identique de points depuis 1969.

Générales
Trois émissions sont diffusées en direct : les deux demi-finales (mardi soir et jeudi soir), et la finale (samedi soir). Pour chaque spectacle, en plus des répétitions, trois générales ont lieu avant la diffusion en direct, la veille dans l’après-midi, la veille au soir (c’est la générale des jurys), et le jour du spectacle, l’après-midi. La générale des jurys est organisée dans les conditions du live à l’identique de l’émission du lendemain et enregistrée. En cas de problème technique le mardi soir, le jeudi soir ou le samedi soir, c’est elle qui sera diffusée en lieu et place du direct. C’est au cours de la générale des jurys que les jurys professionnels votent.

Interval Act
Un interval act est un spectacle diffusé pendant l’entracte de l’Eurovision, avant l’annonce des résultats. L’entracte peut contenir plusieurs interval act.

Jon Ola Sand
Jon Ola Sand est un homme de télévision norvégien qui a été nommé superviseur exécutif du Concours Eurovision de la chanson en 2010. Il a succédé au Suédois Svante Stockselius.

Jurys professionnels
Pour contrebalancer le poids estimé trop important des votes géopolitiques dans le télévote, l’UER a décidé en 2009 que la moitié des points donnés par chaque pays serait attribuée par un jury de professionnels. En 2016 le système a été modifié. Télévote et jury professionnel correspondent désormais à deux votes séparés par pays. Les 1 à 12 points de chaque jury professionnel sont annoncés jury par jury par un porte-parole. Les 1 à 12 points de chaque télévote national sont préalablement totalisés et le total des points reçus au télévote par chaque pays est énoncé à partir de celui qui a reçu le plus petit nombre de points jusqu’à celui qui en a reçu le plus et additionné aux points des jurys.

Marie Myriam
Marie Myriam est la dernière représentante française à avoir remporté le prix. C’était le 7 mai 1977 à Londres. Cette victoire était la cinquième pour la France après 1958, 1960, 1962 et 1969. A noter que Corinne Hermès est la dernière Française à avoir gagné le concours en 1983, mais c’était pour le Luxembourg.

Melodifestivalen
Le Mélodifestivalen, la sélection nationale suédoise pour l’Eurovision, est considérée comme la meilleure sélection nationale en Europe de par la qualité du spectacle, véritable Eurovision en miniature, et la notoriété de ses participants. Organisé depuis 1959, il désigne le représentant suédois au concours depuis 1962. C’est le programme le plus populaire de la télévision suédoise et il dure plus d’un mois. La diffusion du show est hebdomadaire, entre février et mars, avec six émissions. Il y a d’abord quatre demi-finales, où sept candidats s’affrontent. Deux des concurrents sont qualifiés pour la grande finale et deux autres sont reversés dans un programme de repêchage, l’Andra Chansen, appelé aussi Second Chance, qui est la cinquième émission, et qui qualifie quatre concurrents supplémentaires pour la finale, qui compte ainsi douze participants. Chaque émission a lieu dans une ville différente et dans une salle qui compte rarement moins de 10000 spectateurs. La sixième émission, la grande finale, se déroule à Stockholm.

OGAE
L’OGAE, Organisation Générale des Amateurs de l’Eurovision, est un réseau d’association d’Eurofans. En France, c’est l’association Eurofans qui désigne OGAE France. L’OGAE travaille en coopération avec l’UER et avec les diffuseurs participants pour promouvoir l’Eurovision. C’est par l’OGAE qu’un grand nombre d’Eurofans achète ses tickets pour assister au concours, sous forme de packages.
Chaque année, l’OGAE organise un pool d’avant concours et trois concours internes mobilisant les branches du réseau et couronnant leurs chansons préférées.

Ordre de passage
L’ordre de passage des candidats a été tiré au sort jusqu’en 2012. A partir de 2013 les participants aux demi-finales et à la finale tirent au sort un passage dans la première ou dans la seconde partie de l’émission. C’est la production ensuite qui choisit l’ordre de passage. Seul le pays organisateur tire au sort son numéro de passage.

Pays organisateur
Traditionnellement le pays qui remporte la compétition doit l’organiser l’année suivante. C’est devenu au fil des années une obligation règlementaire. Le dernier pays gagnant à ne pas avoir organisé le concours l’année suivante est Israël, vainqueur en 1979, et qui ne participa pas en 1980, où le concours eu lieu à La Haye. Le Royaume Uni est le pays qui a organisé le concours le plus grand nombre de fois. Les années qui ont suivi sa victoire (1968, 1977, 1982, 1998) mais aussi en 1960, 1963, 1972 et 1974.
Depuis l’introduction des demi-finales, le pays organisateur est directement qualifié pour la finale.

Previews
Chaque pays participant à l’Eurovision est tenu d’envoyer une vidéo promotionnelle à l’UER deux mois avant la compétition. Cette vidéo peut être un vidéoclip ou une prestation live. Ces vidéos sont appelées previews. Certains OGAE nationaux organisent une diffusion ouverte aux eurofans de leur pays, en journée ou en soirée. Les previews d’OGAE France ont lieu depuis 1998 entre mars et avril, et rassemblent environ 150 personnes.

Sélections nationales
Pour désigner leur représentant au concours beaucoup de pays organisent un programme télé ou radio pour sélectionner leur candidat. Le format le plus courant est une compétition entre des artistes qui proposent chacun une chanson originale. Il peut y avoir des variantes comme la sélection de l’artiste seul qui se verra ensuite proposer une chanson, ou l’inverse. La sélection nationale peut s’organiser en une seule émission ou en plusieurs qui se terminent généralement par une grande finale. Les sélections nationales les plus institutionnalisées sont le Melodifestivalen (Suède), le Melodi Grand Prix (Norvège), le Dansk Melodi Grand Prix (Danemark), l’UMK ou Uuden Musiikin Kilpailu (Finlande), A Dal (Hongrie), Supernova (Lettonie), Söngvakeppnin (Islande), O Melodie Pentru Europa (Moldavie), Festivali I Këngës (Albanie), EMA (Slovénie), et Festival da Canção (Portugal). L’Italie sélectionne régulièrement son représentant parmi les lauréats ou les participants du Festival de San Remo. Plus d’une vingtaine de pays choisissent leur représentant au moyen d’une sélection nationale télévisée. La France a mis en place une sélection nationale, Destination Eurovision, depuis 2018.
Les autres pays désignent leur représentant par un processus interne, soit après avoir fait appel à des candidatures, soit après avoir démarché un artiste.

Télévote
En 1997 l’UER a introduit le télévote qui fut testé dans cinq pays. Le télévote a été généralisé à tous les participants l’année suivante. Les téléspectateurs peuvent téléphoner, ou envoyer un sms pour voter pour leur pays préférés. Ils peuvent aussi passer par une application. Chaque personne peut voter jusqu’à 20 fois pour un seul pays à chaque fois. C’est un télévote intégral qui a désigné le gagnant entre 1998 et 2008. Depuis 2009, le télévote compte pour 50% des points de chaque pays, les 50% restants viennent d’un jury professionnel. Un jury de secours est prévu dans chaque pays pour pallier à tout imprévu, notamment technique.

UER
L’Union européenne de radio-télévision (en anglais, European Broadcasting Union, EBU), créée en 1950, est la plus importante association professionnelle de radiodiffuseurs nationaux dans le monde avec 73 membres actifs dans 56 pays d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, et 45 membres associés dans 25 pays d’autres régions du monde. Elle organise le concours Eurovision de la chanson depuis 1956, mais aussi le Concours Eurovision de la chanson junior, depuis 2004.

Votes géopolitiques
Les votes dits géopolitiques sont les votes attribués selon des critères non artistiques. On estime que ces votes sont particulièrement importants dans certaines régions européennes, comme l’ex-URSS, l’ex-Yougoslavie et la Scandinavie, ou pour des pays très proches (Chypre et Grèce, Roumanie et Moldavie). On estime aussi que ces votes sont importants au sein des diasporas, anciennes ou récentes, réparties à travers l’Europe.
Les votes de blocs géographiques profitent surtout à la Russie, l’Ukraine, la Géorgie, et la Suède. Les votes des diasporas profitent essentiellement à la Turquie, l’Arménie et la Roumanie. On remarque cependant que ces votes géopolitiques ont tendance à diminuer, comme en témoigne l’élimination en demi-finale de la Russie, la Roumanie et l’Azerbaïdjan en 2018.